Phonétique française di Emmanuèle Pacitto

Code oral et code écrit

La plupart des langues aujourd'hui possède une forme graphique. L'écriture [F1] [E1] [Es1] [I1] [I2] est apparue il y a environ 5000 ans, probablement dans des civilisations urbaines en Egypte, en Mésopotamie, en Chine et en Inde.
Toutes les langues n'ont pas adopté la m
ême façon de transcrire les sons de la langue orale. Certaines écritures sont dites de type phonologique dans le sens où elles cherchent à reproduire les phonèmes, soit les unités phoniques de la langue. D'autres ont choisi la représentation sémantique, comme le Chinois qui  transcrit la langue par le biais des hiéroglyphes qui représentent les morphèmes, soit les unités de sens de la langue.

Toutefois, même dans les langues de type phonologiques comme celles qui transcrivent les sons par le biais d'un alphabet [F1] [ES1] [E1] [I1], l'écart entre le code oral et le code écrit est souvent grand.
Les systèmes d'écriture se sont constitués au fur et à mesure de l'histoire et ont acquis une certaine stabilité. La langue écrite n'évolue donc pas aussi rapidement que la langue parlée.

La distance entre le code oral et le code écrit est encore plus grande pour les langues qui, comme le français, ont une écriture étymologique qui conserve encore un lien aux états passés de la langue et aux langues d'origine (comme le latin ou le grec pour le français). Par exemple le mot pain [pC] conserve dans sa graphie la prononciation ancienne [pain].

L'écart entre le code oral et le code écrit s'explique également par le caractère conventionnel des signes choisis pour représenter les sons de la langue. L'arbitraire du signe [F1] [E1] [Es1] [I1] se retrouve à tous les niveaux de l'articulation du langage car Il n'y a pas de lien naturel et univoque entre les lettres de l'alphabet et les sons des langues. Ceci explique que des langues qui partagent le même alphabet n'attribuent pas toujours la même valeur phonique aux mêmes lettres. En français le digramme th se prononce [t] dans théorie [téORi] alors qu'en anglais il se prononce [D] dans the, fricative interdentale qui n'existe pas en français.
De plus, le nombre des signes alphabétiques étant généralement limité dans toutes les langues, leur sens n'est pas toujours fixé de façon absolue mais obéit à la logique combinatoire, et se construit en fonction du contexte des autres signes. Il se produit donc qu'à l'intérieur d'une m
ême langue, un signe peut représenter plusieurs réalités phoniques et, vice versa, un même son peut être représenté par des signes différents.

L'alphabet français [F1] dispose de 26 graphèmes ou lettres, 6 graphèmes  vocaliques et 20 graphèmes consonantiques. Pour les raisons que nous venons de citer, entre les lettres et les sons du français, les rapports sont de plusieurs ordres [F1]:

- un même son peut être représenté par plusieurs lettres différentes: par exemple le son [è] peut se transcrire par le digramme ai mais aussi par les graphèmes è et ê.

- une même lettre peut représenter des réalités sonores différentes: par exemple en français la lettre a correspond au son [a] dans lama [lama] mais se combine avec i pour représenter le son [è] comme dans vrai [vRè] et avec u pour donner le son [o]  comme dans aujourd'hui [ojURdVi], avec i et  n pour donner le son [C]  comme dans pain [pC], etc...

- certaines lettres se prononcent ou sont muettes selon les contextes. C'est le cas pour les lettres d, p, s, t, x, z qui sont normalement muettes en fin de mot comme dans petit [peti], grand [gRB], las [la], deux [dE], et nez [] ou le p qui se prononce dans septembre [sèptBbR]  mais est muet à l'intérieur de sept [sèt].

L'écart entre le code oral et le code écrit est grand en français et explique les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers mais également les petits francophones dans l'écriture du français. Il existe toutefois des règles phonétiques/orthographiques qui peuvent aider les apprenants dans l'écriture du français. Bien qu'elles ne soient pas exemptes d'exceptions, elles donnent à l'apprenant les moyens de réfléchir sur les constantes de la langue et de les apprendre. Il lui faudra, en plus, une bonne mémoire pour toutes les exceptions. Le français est une langue qui s'écrit en réfléchissant tout le temps et en se souvenant souvent. C'est le dur labeur en partage de tous ceux qui écrivent en français, Français, Francophones et apprenants de FLE....en attendant qu'un jour, une réforme de l'orthographe leur rende la tâche plus facile.

 

   9/10   

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